🌌 Peut-on croire le récit de la création ?

Dieu vit alors tout ce qu’il avait fait : c’était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : le sixième jour.

Genèse 1.31

Les chrétiens comprennent le récit de la création de diverses manières. Même si certains pensent que les choses se sont déroulées exactement comme cela est raconté en Genèse 1, il est évident que le récit biblique ne cherche pas à expliquer « comment » les choses se sont déroulées, du point de vue historique, mais vise bien plutôt à énoncer le « pourquoi » de l’existence du monde. Les récits de la création affirment que Dieu a voulu créer un monde beau et bon, qu’il est la source de toute vie et qu’il a le dessus sur tout ce qui détruit l’humain.

Rien n’empêche, en comprenant les récits de la création comme révélateurs de la relation de Dieu à l’humain et au monde, de s’en remettre à ce que dit la science et à ses évolutions, quand il s’agit de déterminer le « comment » des choses.

🥇 Qui a inventé le monothéisme ?

Le monothéisme tel que nous le concevons, avec un Dieu unique qui était originellement celui d’Israël, est né tardivement, vers les VIe-Ve siècles avant notre ère, au sein du peuple hébreu. Cette évolution religieuse s’inscrit dans un contexte historique particulier : en 587 avant notre ère, le temple de Jérusalem est détruit par les troupes du roi babylonien Nabuchodonosor II. Certains Judéens se trouvent en exil à Babylone, d’autres en Égypte, d’autres encore sont restés au pays. Il y a donc une grande dispersion territoriale, et on a pu se dire que le dieu d’Israël risquait de disparaître, tout comme la royauté de ce pays avait été anéantie.

Mais curieusement, c’est de ce désastre que va jaillir l’idée monothéiste. En effet, les scribes exilés à Babylone vont réinterpréter l’histoire. Non, disent-ils, le peuple d’Israël n’a pas été anéanti par les armées des conquérants. C’est Dieu lui-même qui a fait venir les Babyloniens en Judée pour sanctionner son peuple et surtout ses rois, lesquels n’ont pas respecté la vénération exclusive qui lui était due. C’est par là que la pensée a basculé vers le monothéisme : les autres dieux ne sont pas de vrais dieux mais des imposteurs, tandis que Dieu (YHWH dans le texte hébraïque‚ d’où Yahvé) est incomparable et, en ce sens, unique. Ce monothéisme devient en quelque sorte l’origine même du judaïsme.

Car je suis Dieu, et il n’y en a pas d’autre,
je suis Dieu, et rien n’est semblable à moi.

Ésaïe 46.9

🌟 Dieu existe-t-il ?

Intuition

Le ciel raconte la gloire de Dieu, la voûte céleste dit l’œuvre de ses mains.

Psaume 19.2-4

Dieu peut se voir dans sa création. Saisi par la beauté d’un horizon, la dilatation d’un infini, la fulgurance d’une lumière, la poésie des étoiles, submergé d’émotion, l’être humain peut pressentir une présence qui le dépasse. Il se découvre spirituel, s’ouvre à l’absolu, face à l’univers ou dans l’intensité du silence.

Il se dit alors : Tout n’est pas que matière et mécanisme. Il y a un Souffle plus grand, sacré. Il existe un Dieu du cœur que la raison ne connaît pas.

Raison

D’où vient l’univers ? Le hasard suffit-il à expliquer toute cette harmonie ? La vie ? La conscience ? N’y a-t-il pas là le signe d’une Intelligence ? N’y a-t-il pas une cause première ?

Et quel est le sens de ce mouvement de vie ? La science n’en dit rien, car ce n’est pas une question scientifique. Et pourtant c’est essentiel.

Révélation

L’être humain est spirituel. Beaucoup de gens acceptent l’idée qu’un Dieu puisse exister. Mais cet Être suprême reste un concept abstrait, théorique.

Mais Dieu existe vraiment pour moi quand je le rencontre. Quand il se révèle, parle et se découvre. Le Dieu de Jésus-Christ est le Dieu qui vient, qui devient humain pour venir jusqu’à moi. Il devient pour moi une personne, qui a des sentiments, qui écoute et répond, qui m’aime.

La foi repose sur les témoignages de tous les humains qui ont fait cette expérience de Dieu, et que la Bible en particulier nous transmet. Jusqu’au jour où elle devient aussi mon expérience personnelle. Alors il n’est plus seulement le Dieu qui existe, il est le Dieu vivant, il est mon Dieu, et je le prie, et je l’aime. J’ai ressenti sa présence. J’ai vu son action dans ma vie. Puisque je connais son amour, je sais que cet être qui m’aime existe et vit. Il m’aime, donc il est.

14 La Parole est devenue chair ; elle a fait sa demeure parmi nous,
et nous avons vu sa gloire, une gloire de Fils unique issu du Père ;
elle était pleine de grâce et de vérité. […]
16 Nous, en effet, de sa plénitude nous avons tous reçu,
et grâce pour grâce […].
18 Personne n’a jamais vu Dieu ; celui qui l’a annoncé,
c’est le Dieu Fils unique qui est sur le sein du Père.

Jean 1.14,16,18

👨‍👩‍👧‍👦 Pourquoi y a-t-il plusieurs Églises ?

L’histoire de l’Église a commencé à la Pentecôte. Ce jour-là, le livre des Actes des Apôtres raconte que se trouvaient à Jérusalem des habitants de tout l’Empire romain, et que chacun entendait la parole des apôtres dans sa langue maternelle. Par définition, ma langue maternelle est la langue que parlait ma maman, la langue avec laquelle j’ai appris à appréhender le monde, la langue dans laquelle j’ai été appelé par mon nom. Entendre la parole des apôtres dans sa langue maternelle, c’est entendre une parole qui parle à son intime, une parole qui est singulière pour chacun. À propos de la Pentecôte, le Père de l’Église Basile de Césarée a écrit : « C’est la même eau fraîche et féconde qui tombe sur le champ afin que fleurissent rouge le coquelicot, rose la rose et bleu le bleuet. » C’est ce qui a fait dire au théologien Oscar Cullmann que « l’uniformité est un péché contre le Saint-Esprit ».

Si les humains sont tous différents, pourquoi faudrait-il que les Églises soient toutes pareilles ? La diversité des sensibilités appartient à l’ordre de la création. Il existe une couleur protestante, une couleur catholique et une couleur orthodoxe. Dans le protestantisme, une couleur luthéro-réformée, une couleur évangélique, une couleur pentecôtiste… et bien d’autres encore. Un bouquet dans lequel chaque fleur rayonne de sa couleur singulière est plus joli qu’un bouquet dont toutes les fleurs auraient une même couleur moyenne.

Si la diversité est une richesse et que les Églises ont le droit de revendiquer leur couleur particulière, elles ont le devoir de reconnaître la couleur des autres. On peut être fier de sa tradition et se laisser interpeller par les richesses des autres Églises qui peuvent même nous protéger de nos propres caricatures. Pour prendre l’exemple des deux principales dénominations dans notre pays, les catholiques rappellent aux protestants l’importance de l’histoire et de l’universalité de l’Église, et les protestants empêchent les catholiques de tomber dans leur tentation hégémonique.

Chaque Église doit se considérer comme une des fleurs du grand bouquet de Dieu. C’est ensemble qu’elles témoignent de la richesse d’un Évangile qui sera toujours plus grand que le regard que chacune d’elle porte sur lui.

📖 Quelle est la différence entre la Bible et le Coran ?

Pour les musulmans, le Coran est la Révélation. Il est regardé par les musulmans croyants comme une « dictée surnaturelle enregistrée par le prophète inspiré » (Louis Massignon). Le Coran regroupe les paroles d’Allah, révélations faites au prophète et messager de l’islam Mahomet à partir de 610–612 jusqu’à sa mort en 6323 par l’archange Gabriel. Il est ainsi le Livre.

Pour les chrétiens, la Bible n’est pas considérée comme la Révélation ; en revanche, les livres qui composent cette Bible sont dits inspirés, en ce sens qu’ils permettent de connaître celui qui, en christianisme, est la Révélation : Jésus Fils de Dieu.

👨‍🌾 Que doit faire un chrétien ?

Qu’est-ce que cela signifie d’être chrétien ? Qu’est ce qui rend la vie chrétienne si intéressante ? Jésus lui-même répond à cette question par deux versets de la Bible hébraïque, cités par un connaisseur de la Bible :

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même.

Luc 10.27