👨‍🎓 La philosophie et la Bible, ça va ensemble ?

Comme son étymologie (du latin fides) l’indique, la foi est « confiance » : le fidèle (littéralement « celui qui a la foi ») s’en remet à Dieu parce qu’il se sait fini, et que Dieu est puissance infinie. La foi est alors une conviction qui engage tout l’individu, une adhésion totale à ce qui reste pour lui un mystère indéchiffrable et qui peut être vécue, comme l’a montré Kierkegaard, dans l’angoisse. Se pose alors le problème des rapports entre la foi et la raison, c’est-à-dire entre la religion et la philosophie. L’acte de foi a rapport à des vérités jugées essentielles, mais mystérieuses, situées au-delà de ce que la raison peut saisir, et qui sont l’objet d’une révélation et non d’une compréhension. Pascal les appelait, pour les distinguer des vérités de raison sans les opposer, des  « vérités du cœur ».

🎄 Qu’est-ce qu’on célèbre à Noël ?

Aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur.

Luc 2.11

Noël fête la naissance de Jésus. Ce n’est pas tout à fait « l’anniversaire de Jésus » car on ignore le jour exact de sa naissance. La date du 25 décembre a été choisie symboliquement, parce que c’est le moment où la lumière du jour commence à croître de nouveau.

Mais Noël est davantage qu’une fête de naissance, car cette naissance est extraordinaire. C’est celle du Fils de Dieu. Dieu devient un être humain. L’histoire humaine en est marquée pour toujours. C’est un événement unique. Dans nulle autre religion, Dieu n’aime l’humanité au point de la rejoindre. Dieu se proche de nous, il vient nous voir. Et il devient vulnérable, minuscule nouveau-né, dépendant pour tout, fragile. Il se fait chair. À Bethléem, entouré de bergers, dans une étable, refusé par les auberges. Voici Dieu. Noël est la fête de Dieu humble et tout-petit. Et c’est une révolution. De là, Jésus sauve l’humanité.

La Parole était la vraie lumière, celle qui éclaire tout humain ; elle venait dans le monde.

Jean 1.9

👳 Les prophéties sont-elles comme les horoscopes ?

Des fondements antinomiques

  • Les horoscopes se construisent sur l’astrologie, l’ésotérisme et la superstition.
  • Les prophéties disent la parole de Dieu. Le mot grec προφήτης (prophêtês) se décompose en προ-φημί (pro-phêmi), ce qui signifie « parler pour ». Le prophète parle au nom de Dieu, il est porte-parole. Celui ou celle qui prophétise est rempli du Saint-Esprit, et le laisse parler par sa bouche. Le prophète est inspiré de Dieu.

Paul leur imposa les mains, et l’Esprit saint vint sur eux ; ils se mirent à parler en langues et à s’exprimer en prophètes.

Actes 19.6

Un rapport au temps diffèrent

  • Les horoscopes prétendent prédire l’avenir, avec l’envie de deviner ce qui va arriver. Ils ne s’intéressent pas au présent. Ils se tendent vers des rêves artificiels ou vers des peurs. L’horoscope enferme l’humain dans une prédiction qui lui enlève sa liberté.
  • Le prophète parle en partie pour l’avenir, mais d’abord pour le présent. L’avenir qu’il annonce vise à susciter l’action au présent. Il invite à la conversion. Il est possible que l’avenir prédit ne se réalise pas, si le peuple écoute la parole de Dieu. C’est ce qui arrive avec Jonas prophétisant la destruction de Ninive : la ville change radicalement et elle est sauvée (Jon 3). La prophétie ouvre un avenir. Et Jésus-Christ accomplit les prophéties.

Poursuivez l’amour. Aspirez aussi aux pratiques spirituelles, surtout à celle qui consiste à parler en prophètes.

1 Corinthiens 14.1

🤭 La Bible interdit-elle la sexualité ?

Non, c’est tout le contraire ! Dieu a créé le sexe. Il a créé l’être humain à son image, masculin et féminin, alors en particulier les sexes sont à l’image de Dieu. Et Dieu voit que c’est très bon. Et la première parole que Dieu donne aux humains est : « Soyez féconds, multipliez-vous » (Gn 1.28). Je ne vais pas vous faire un dessin.

Ils étaient tous les deux nus, l’homme et sa femme, et ils n’en avaient pas honte.

Genèse 2.25

Au-delà de ce commandement collectif, chacun a sa vocation particulière. Jésus indique que certains peuvent être appelés à s’abstenir de relations sexuelles pour servir le Royaume de Dieu (Mt 19.12).

La Bible avertit aussi des dérives d’une sexualité dont nous deviendrions esclaves, ou qui asservirait l’autre. Elle relate plusieurs cas de viols avec leurs conséquences. L’amour de notre prochain le plus proche doit nous guider jusqu’au cœur de nos êtres, dans l’Esprit Saint. Cela contraste avec la vision dominante de notre société, quand le sexe est lié à la possession, à la domination et à l’égoïsme, ou simplement au romantisme, à l’instinct et au désir sans Dieu.

Nous sommes par ailleurs fortement influencés par une pensée platonicienne et orientale qui méprise le corps matériel et invite à la spiritualité pure. Dans cette logique, la réincarnation exprime l’immortalité de l’âme par delà les corps mortels. Ce n’est pas biblique. Les chrétiens annoncent la résurrection de la chair, de l’être humain tout entier. Dieu s’est incarné en Jésus-Christ, c’est dire toute la dignité du corps matériel. Certes la Bible oppose la chair à l’esprit, et met en garde contre la chair. Cependant la chair n’est pas à comprendre comme un simple synonyme de corps, mais comme tout ce qui est seulement humain, par opposition à la présence de Dieu en nous, quand l’Esprit Saint parle à notre esprit. Le « corps spirituel » (1 Co 15.44) ressuscité est parfaitement en Dieu, parfaitement bon.

Sur ce sujet si intime, si sensible qu’est la sexualité, Dieu nous donne la liberté d’avoir des relations sexuelles et celle de ne pas en avoir. Ne méprisons ni les célibataires ni les personnes mariées. Que notre sexualité soit, comme les autres domaines de notre vie, un lieu où Dieu règne et nous illumine de joie.

🤬 Comment l’amour de Dieu peut-il provoquer autant de haine ?

Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », et qu’il déteste son frère, c’est un menteur, car celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne peut aimer Dieu, qu’il ne voit pas.

1 Jean 4.20

Les chrétiens parlent beaucoup de l’amour de Dieu. Il se voit bien peu dans leur vie. C’est vrai.

« Celui qui n’aime pas n’a jamais connu Dieu, car Dieu est amour » (1 Jn 4.8). Ceux qui n’aiment pas ne sont pas de vrais chrétiens. Mais ce ne sont pas les autres, ces faux chrétiens. C’est moi qui me dis chrétien et qui si souvent n’aime pas mon prochain. Je suis incohérent. Je ne suis pas à la hauteur. Et la critique des athées est justifiée. Je veux aimer et je n’aime pas. Et j’en demande pardon. Et je désire me convertir pour devenir un chrétien digne du nom du Christ, en foi et en actes.

Peut-être que notre société irait déjà mieux si chacun voulait aimer au lieu de ne penser qu’à soi. Mais sans doute, cela ne suffirait pas.

Comment aimer ? Je dois me plonger sans cesse dans la fontaine de tout amour, le Père qui donne la vie par amour, le Fils qui donne sa vie par amour, le Saint-Esprit qui propage l’amour comme un feu brûlant. Si nous avons cet amour, alors notre vie témoignera vraiment, nous rayonnerons, et le monde en sera illuminé.

Si vous avez de l’amour les uns pour les autres, tous sauront que vous êtes mes disciples.

Jean 13.35

⚖ Quel est ce combat pour la justice que la Bible évoque ?

La question paraît fait allusion au passage suivant, qui parle de combat et de justice :

7 J’ai mené le beau combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. 8 Désormais la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juge juste, me la donnera en ce jour-là, et non pas seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront aimé sa manifestation.

2 Timothée 4.7-8

Mais attention ! Les mots peuvent prendre de multiples nuances de sens. Ici le combat n’est pas un combat au sens ordinaire, ni la justice une justice au sens ordinaire. Aujourd’hui, si nous parlons de combat pour la justice, nous pouvons penser à la révolution, à la résistance, à la lutte contre les dictatures, ou à la lutte des classes, au militantisme, à des actions syndicales ou devant les tribunaux, aux avocats des droits humains, à Gandhi pour un combat non violent, à Mandela pour la lutte armée aussi. Mais nous risquons de projeter en fait nos propres idées ; écoutons et faisons l’effort de comprendre ce que dit vraiment le texte biblique.

Dans le contexte historique de l’Empire romain de la fin du premier siècle, dans le contexte littéraire de cette fin de lettre à Timothée, Paul évoque la fin de sa vie. Il la compare à un combat pour garder la foi – combat surtout psychologique et spirituel, malgré les épreuves physiques, les voyages, les persécutions, la prison. Quant au mot traduit faute de mieux par justice, il désigne ici l’intégrité, la droiture. Le juste au sens juif est l’équivalent du saint. Paul est juste, non parce qu’il pratiquerait une justice redistributive, mais parce qu’il demeure en Dieu, qui le justifie.

Quant à la justice du droit, elle est présente dans la Bible, à travers les règles de la Tora qui visent un premier encadrement de la vie en société, ou encore les appels des prophètes à défendre les plus pauvres (Ésaïe 58, Amos 8). Et Jésus n’a cessé de s’intéresser aux plus méprisés, marginaux et exclus de son temps, tels que lépreux, prostituées, collecteurs d’impôts, enfants. C’est peut-être dans tous les sens du terme qu’il est juste, selon le témoignage de l’envahisseur romain devant la croix :

Voyant ce qui était arrivé, le centurion glorifia Dieu en disant : Cet homme était réellement un juste.

Luc 23.47

😊 Comment être sûr d’avoir la vie éternelle ?

Amen, amen, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle.

Jean 6.47

Dieu donne la vie éternelle à tous ceux qui mettent leur foi en lui et en Jésus Christ. Cela ne dépend pas de nos actes qui seront toujours insuffisants. Mais c’est Jésus-Christ qui a agi pour nous sauver en mourant sur la croix, en prenant sur lui toutes nos actions mauvaises. Pour nous donner la vie éternelle, il demande seulement notre confiance. Comment refuser cette offre ?

La décision de croire dépend de nous. Ensuite, nous pourrions avoir des doutes, nous dire que nous ne sommes pas encore suffisamment en Dieu, pas encore assez saints. C’est peut-être de l’humilité. Mais si les scrupules nous envahissent au point de nous rendre tristes, attention ! Car en doutant d’être sauvés, ce n’est pas seulement de nous-mêmes que nous doutons, mais de la puissance et de la bonté de Dieu pour nous donner la vie éternelle. Dieu est vie, et Christ est vivant, c’est le cœur de la foi ! Alors ayons confiance en Dieu, soyons reconnaissants, et vivons dès aujourd’hui de sa vie nouvelle !