Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée.
Matthieu 10.34
L’amour du prochain est au cœur de l’éthique chrétienne. Pourtant, en cherchant dans la Bible, la question apparaît complexe et toutes les ambiguïtés ne sont pas levées. Les chrétiens ne sont pas unanimes. Il existe deux attitudes éthiques : une éthique de principes et une éthique de responsabilité.
L’éthique de conviction est pacifiste. Car si nous comprenons dans toute leur plénitude « Tu ne commettras pas de meurtre » (Ex 20.13 ; Dt 5.17) et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19.18), il n’est pas supportable de tuer un seul être humain. Ce serait un acte mauvais par nature, par principe, et aucune raison ne le rendrait juste.
L’éthique de responsabilité adopte une approche qui se veut réaliste et pragmatique, attentive aux conséquences. Quand un massacre est commis, se retrancher derrière ses principes pacifistes pour ne pas intervenir est peut-être un peu facile. Car en refusant la violence, on ne cause pas soi-même directement la mort d’un être humain, mais on peut en être indirectement responsable. Et s’il faut tuer un homme pour en sauver dix ? On peut avoir horreur de ce genre de calcul, mais le résultat est alors, concrètement, dix morts au lieu d’un seul. Le pacifisme peut être coûteux en vies humaines.
Les situations réelles diffèrent des cas théoriques. Les conséquences de nos actes sont incertaines. Nous sommes confrontés à des dilemmes, pour lesquels il n’y a pas de réponse toute faite. Le Christ lui-même a accepté d’être mis à mort sans se défendre, dans une extraordinaire attitude de paix. Si nous prions et écoutons le Saint Esprit, il nous inspirera ce qui est juste. Il nous accompagnera jusqu’à ce que le Christ établisse son règne de paix sur la terre.