👨‍👩‍👧‍👦 Pourquoi y a-t-il plusieurs Églises ?

L’histoire de l’Église a commencĂ© Ă  la PentecĂ´te. Ce jour-lĂ , le livre des Actes des ApĂ´tres raconte que se trouvaient Ă  JĂ©rusalem des habitants de tout l’Empire romain, et que chacun entendait la parole des apĂ´tres dans sa langue maternelle. Par dĂ©finition, ma langue maternelle est la langue que parlait ma maman, la langue avec laquelle j’ai appris Ă  apprĂ©hender le monde, la langue dans laquelle j’ai Ă©tĂ© appelĂ© par mon nom. Entendre la parole des apĂ´tres dans sa langue maternelle, c’est entendre une parole qui parle Ă  son intime, une parole qui est singulière pour chacun. Ă€ propos de la PentecĂ´te, le Père de l’Église Basile de CĂ©sarĂ©e a Ă©crit : « C’est la mĂŞme eau fraĂ®che et fĂ©conde qui tombe sur le champ afin que fleurissent rouge le coquelicot, rose la rose et bleu le bleuet. Â» C’est ce qui a fait dire au thĂ©ologien Oscar Cullmann que « l’uniformitĂ© est un pĂ©chĂ© contre le Saint-Esprit Â».

Si les humains sont tous diffĂ©rents, pourquoi faudrait-il que les Églises soient toutes pareilles ? La diversitĂ© des sensibilitĂ©s appartient Ă  l’ordre de la crĂ©ation. Il existe une couleur protestante, une couleur catholique et une couleur orthodoxe. Dans le protestantisme, une couleur luthĂ©ro-rĂ©formĂ©e, une couleur Ă©vangĂ©lique, une couleur pentecĂ´tiste… et bien d’autres encore. Un bouquet dans lequel chaque fleur rayonne de sa couleur singulière est plus joli qu’un bouquet dont toutes les fleurs auraient une mĂŞme couleur moyenne.

Si la diversité est une richesse et que les Églises ont le droit de revendiquer leur couleur particulière, elles ont le devoir de reconnaître la couleur des autres. On peut être fier de sa tradition et se laisser interpeller par les richesses des autres Églises qui peuvent même nous protéger de nos propres caricatures. Pour prendre l’exemple des deux principales dénominations dans notre pays, les catholiques rappellent aux protestants l’importance de l’histoire et de l’universalité de l’Église, et les protestants empêchent les catholiques de tomber dans leur tentation hégémonique.

Chaque Église doit se considérer comme une des fleurs du grand bouquet de Dieu. C’est ensemble qu’elles témoignent de la richesse d’un Évangile qui sera toujours plus grand que le regard que chacune d’elle porte sur lui.