Pratiqué souvent dans la Bible, le jeûne accompagne la prière. Jeûnent ainsi les Israélites à l’occasion de batailles (Jg 20.26 ; 1 Sa 7.6), David à l’occasion de la maladie de son fils (2 Sa 12.16-23), la prophétesse Anne qui prie (Lc 2.37), Jésus pendant ses quarante jours au désert (Mt 4.2). Le jeûne répond à la tristesse, au deuil, à une catastrophe (1 Sa 31.13 ; 2 Sa 1.12 ; Né 1.4 ; Est 4.3,16 ; 9.31 ; Jl 1.14). Il signifie une démarche de repentance et conversion (1 R 21.9,12,27 ; Né 9.1 ; Jr 36.6,9 ; Dn 9.3 ; Jl 2.12,15 ; Jon 3.5). Il indique l’humiliation (Esd 8.21-23 ; Ps 69.11). Daniel et ses trois compagnons suivent un régime de légumes afin de ne pas manger des aliments souillés, et se trouvent en parfaite santé (Dn 1.8-16). L’Esprit-Saint parle pendant le jeûne (Ac 13.2-3) et les apôtres prient et jeûnent pendant leur mission (Ac 14.23 ; 2 Co 6.5 ; 11.27).
Et moi, quand ils étaient malades, je me revêtais d’un sac,
Psaume 35.13
je me privais, je jeûnais, ma prière revenait sans cesse.

D’autres passages critiquent le jeûne qui serait devenu une obligation purement formelle, par opposition au jeûne du cœur. Ésaïe préfère un jeûne d’amour du prochain, de libération, de partage du pain avec l’affamé, d’accueil des pauvres sans abri (Ésaïe 58.6). Zacharie interroge :
Quand vous avez jeûné, quand vous vous êtes lamentés au cinquième et au septième mois, et cela depuis soixante-dix ans, est-ce vraiment pour moi que vous avez tant jeûné ?
Zacharie 7.5
Jésus critique l’hypocrisie d’un jeûne ostentatoire, et préfère un jeûne adressé au Père dans le secret (Mt 6.16-18 ; Lc 18.12). Ses disciples ne jeûnent pas quand les disciples de Jean-Baptiste jeûnent (Mt 9.14-15 ; Mc 2.18-20 ; Lc 5.33-35). En effet la présence de Jésus est une fête, comme l’arrivée de l’époux pour les noces.
Terminons avec une promesse. Généralement austère, le jeûne lui-même deviendra une fête :
Le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième mois,
Zacharie 8.19
le jeûne du septième mois et le jeûne du dixième mois
deviendront pour la maison de Juda
des jours de gaieté et de joie, d’heureuses rencontres festives.