🏛 Faut-il séparer l’Église et l’État ?

En France, pendant des siècles, l’État et l’Église catholique ont été liés. La loi instituant la „séparation des Églises et de l’État“ du 9 décembre 1905 est alors acceptée assez facilement par les protestants. Minorité habituée à se méfier de l’État, ayant souffert du triomphalisme catholique, certains de ses membres sont probablement satisfaits de voir l’Église majoritaire (catholique) réduite au droit commun d’une association comme les autres.

Aujourd’hui, la réalité légale de la laïcité (le fait de la séparation des religions et de l’État) permet à la pluralité d’Églises chrétiennes (devenues toute minoritaires, y compris l’Église catholique) d’exister dans une société multi-convictionnelle.

Alors Jésus leur dit : Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.

Marc 12.17

😈 Quel est le plus grand péché ?

Si l’Évangile annonce le pardon à chaque page, un verset nous interpelle toutefois. Il désigne ce qu’on désigne parfois par « péché impardonnable » : « tout péché et tout blasphème sera pardonné aux Hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera jamais pardonné. » (Matthieu 12 :31-32). Une confusion étendue entoure ce verset.

Notons dans un premier temps que ce passage affirme bien, dans sa première partie, que « tout péché et tout blasphème sera pardonné ». Dieu n’abandonne pas son enfant, quand bien même ce dernier le mépriserait, le nierait, l’oublierait : Il peut tout pardonner. 

C’est le refus de la vie en elle-même que ce verset dénonce. Quel est donc cet homme qui blasphème contre l’Esprit et que rien ne pourra sauver ? Cet homme, c’est en partie chacun de nous, mais en même temps ce n’est personne en totalité. Il y a en chacun une part de refus et donc un manque d’être. Mais en même temps, personne ne pourrait être totalement dénué d’Esprit-Saint. Personne ne peut être totalement dénué de la moindre étincelle de désir de pouvoir aimer ou être aimé. Il y a et il aura toujours au moins une petite trace de l’Esprit, et donc une raison pour Dieu d’espérer et d’agir pour son enfant.

🔥 La mystique, est-ce une religiosité pure ?

La mystique vise l’union immédiate de l’âme avec Dieu, dans une expérience intime et sensible. C’est beau. La foi vécue de façon personnelle a une dimension mystique. Ne jugeons pas trop vite des expressions de foi qui nous semblent étranges ; Dieu s’adresse à chacun d’une manière unique. Dieu parle à notre corps et à nos émotions, à notre cœur. Une foi purement intellectuelle deviendrait sèche et théorique.

Inversement, une foi purement sensible manquerait d’ancrage. Le mystique pur fluctuerait au gré des émotions, d’exaltations en déceptions. Il se laisserait illusionner par des phénomènes psychologiques dans sa quête de signes. Il se perdrait dans une vague spiritualité, un sentiment religieux universel. Il deviendrait centré sur lui-même, cherchant sa divinité en lui-même, jusqu’à vouloir se diviniser à travers une technique ou des objets sacrés.

En réalité ce n’est pas un effort humain qui nous fera monter vers Dieu. Tout vient de Dieu, qui vient se révéler en Jésus-Christ notre sauveur. Il nous donne sa parole dans les Écritures. Il nous donne une communauté de frères et sœurs, l’Église. Il nous donne son Esprit Saint. Ainsi nous le connaissons en vérité, et nous demeurons dans son amour.

« Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous, nous sommes un, — moi en eux et toi en moi — pour qu’ils soient accomplis dans l’unité et que le monde sache que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »

Jean 17.22-23

🎭 Peut-on être agnostique et chrétien ?

Est agnostique celui qui considère que l’absolu est inaccessible à l’esprit humain et qui préconise le refus de toute solution aux problèmes métaphysiques.

Les chrétiens confessent quant à eux qu’en Jésus-Christ, Dieu se donne à connaître aux humains d’une manière toute particulière et personnelle, après s’être révélé à son peuple dans la Bible. 

Si d’aucuns se disent « agnostiques chrétiens » et prétendent suivre les enseignement moraux de Jésus, sans se prononcer sur le fait que Dieu se révèle en lui, cette posture nous semble peu cohérente. On ne peut scinder l’enseignement de Jésus en reconnaissant ses préceptes moraux, tout en rejetant ses affirmations au sujet de Dieu et de la révélation qu’il offre en lui. 

Toutefois, il nous faut reconnaitre que la foi n’est pas la possession d’une certitude, une évidence en pleine lumière. Elle n’est pas la conviction de détenir la vérité, mais une tension de vie vers un tout Autre qu’il est bien difficile de nommer et qu’il est sans doute impossible de définir. Cette tension donne sens à l’existence du croyant.

😁 La foi de Dieu, n’est-ce qu’une illusion ?

Une illusion est une apparence qui passe pour une réalité. Si la « foi de Dieu » est la réalité d’une confiance profonde qui permet de vivre à une personne, à partir de l’affirmation biblique que « Dieu croit en l’humain », cette personne peut toutefois se tromper de Dieu. Le philosophe Karl Marx (1818-1883) a résumé les thèmes classiques de la critique de la religion par rapport au « risque d’illusion » de la foi : l’homme projette par son imagination une version idéalisée de lui-même. La critique de la religion doit lui permettre de prendre conscience de ce dispositif spéculaire qui lui fait nommer « Dieu » ce qui n’est que son propre « reflet ».

Or, la Bible n’est justement pas le reflet d’un être humain idéalisé : elle représente une altérité qui introduit l’inconnu et « l’inconnaissable » dans la connaissance de soi. Le risque de se « tromper de Dieu » est limité dans la démarche rationnelle de la lecture éclairée de la Bible, qui se présente comme un vis-à-vis critique à la réalité du « croyant », et combat elle-même l’illusion religieuse.

😵 La religion est-elle un opium et une fuite ?

« La religion est le soupir de la créature accablée, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’un état de choses où il n’est point d’esprit. Elle est l’opium du peuple. »

Karl Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel, 1843.

Le philosophe Karl Marx (1818-1883) a accusé la religion d’être « l’opium du peuple » : si l’homme a besoin de religion, ce n’est pas qu’il se sente limité et imparfait, c’est qu’il est misérable. Et une telle misère n’est pas d’abord théologique ni même psychologique, mais réelle, matérielle, ancrée dans un « état » social et économique caractérisé par l’existence historique de rapports politiques de domination, de rapports sociaux d’inégalité et de rapports économiques d’exploitation.

Or, la Bible n’a pas attendu Marx pour annoncer et revendiquer la libération de ces rapports humains de domination, par la liberté offerte dans la foi de Dieu. Elle critique les religions qui oppriment l’humain et dessine une vie spirituelle qui réprouve toute exploitation.

🤮 Perdre la foi, est-ce grave ?

« Perdre la foi » apparaît à beaucoup de contemporains comme la fin de la religion ; qui « n’a pas la foi » aurait fini de croire. Or, bibliquement, « perdre la foi » peut aussi être la condition pour apprendre à « croire » : nous devons cesser de cultiver plus que de raison une foi érigée en croyances, pour devenir des lecteurs ouverts et attentifs de la Bible. Ce sont souvent leur croyances qui empêchent les « croyants » de croire ! Si une « croyance » est en quelque sorte le résultat du « croire », elle en est aussi la paralysie. « Croire », selon la Bible, ne produit pas de croyance arrêtées ; « croire » n’est pas le fait du « croyant », mais du pèlerin. Perdre la foi serait alors une chance pour apprendre à croire, bibliquement.

Cependant Dieu nous appelle à la foi. Perdre la foi ne vaut que pour ressentir le désir de croire, pour creuser l’attente avant de retrouver une foi nouvelle, un don de Dieu. Nous pouvons prier comme le père de l’enfant à l’esprit muet :

« Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi ! »

Marc 9.24

🕳 Y a-t-il une spiritualité sans Dieu ?

Beaucoup de gens mènent une vie spirituelle mais refusent de la placer sous le signe de la foi de Dieu, en prenant leur distance notamment avec le « Dieu des chrétiens ». Et cela se comprend parfaitement ! La vie spirituelle n’est pas l’exclusivité des chrétiens ou des croyants. La Bible dit : « L’Esprit a été répandu sur toute chair ». Tout être humain a dans sa vie une dimension, dont il est ou non conscient, qu’on peut qualifier de spirituelle, c’est-à-dire ouverte sur l’Esprit. Certains ne prêteront jamais l’oreille à cette voix de l’Esprit en eux, d’autres mèneront une vie spirituelle sans Dieu.

Toute vie spirituelle s’ouvre par le sentiment, la conviction, qu’il y a en moi plus profond que moi. Et la psychanalyse a confirmé en effet qu’il y a en moi autre chose que ce que je crois.  « Je est un autre », dit Rimbaud, et cet autre se manifeste notamment dans les rêves. Nous nous réveillons parfois le matin en nous demandant où nous sommes allés chercher tout cela.

Le moi profond, la réalité de ce que je suis, m’échappe en grande partie, et les sciences n’arriveront probablement jamais à épuiser cette profondeur-là. C’est cette dimension particulière de l’existence qui se manifeste dans les rêves, mais aussi dans le bonheur, dans la joie qu’on peut éprouver en écoutant de la musique, un tableau… Ce sentiment, il n’y a pas besoin d’être chrétien pour l’éprouver. Il y a une vie spirituelle pour tout le monde.

💭 Est-ce raisonnable de croire en Dieu ?

On a parfois l’impression que la foi chrétienne serait opposée à la raison, en demandant une adhésion aveugle, qui ferait appel à la crédulité et s’opposerait à toute réflexion.

Or, selon la Bible, Dieu a choisi de se révéler par la parole. Le langage est le moyen de communiquer des idées, d’établir une communication entre des êtres rationnels. C’est un Dieu intelligent qui veut entrer en contact avec notre intelligence par le biais d’une communication intelligible.

En cela, le Dieu de la Bible est bien plus rationnel que bien des approches mystiques modernes, où le contact avec Dieu (ou la Nature, la Vie, la Force …) ne se fait que par le ressenti ou par une communion indéfinissable. Si de tels éléments interviennent dans la foi biblique, la Bible donne à la foi un contenu et appelle ainsi une appropriation intellectuelle.

Pourtant, la raison elle-même peut admettre qu’elle ne sait pas tout. L’être humain n’est pas seulement rationnel, il est aussi émotion, sentiment, désir, poésie, spiritualité, vie. La raison à elle seule ne pourra jamais totalement saisir et cerner Dieu.

22 Les Juifs, en effet, demandent des signes, et les Grecs cherchent la sagesse. 23 Or nous, nous proclamons un Christ crucifié, cause de chute pour les Juifs et folie pour les non-Juifs ; 24 mais pour ceux qui sont appelés, Juifs et Grecs, un Christ qui est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. 25 Car la folie de Dieu est plus sage que les humains, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les humains.

1 Corinthiens 1.22-25

👂 Dieu entend-il nos prières ?

Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et cela vous sera accordé.

Marc 11.24

Si vous me demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai.

Jean 14.14

Oui, Dieu entend ; et pourtant, Dieu ne répond pas toujours selon notre souhait. Dieu est libre. Cherchons Dieu, écoutons sa volonté. Soyons unis à lui, que notre volonté réponde à la sienne.

Que ce ne soit pas ma volonté qui advienne, mais la tienne.

Luc 22.42

Dieu est présent, et il répond.

Car le SEIGNEUR a entendu mes pleurs,
le SEIGNEUR a entendu ma supplication ;
le SEIGNEUR accueille ma prière.

Psaume 6.9-10

🗣 La Bible est-elle la parole de Dieu ?

Je mettrai mes paroles dans sa bouche.

Deutéronome 18.18

La Bible est écrite par des êtres humains, mais nous croyons qu’ils sont inspirés de l’Esprit Saint.

Dans mon expérience, ce n’est pas si simple. Plusieurs paroles m’ont saisi immédiatement par leur beauté et leur vérité, et pris d’émotion, je ne me lasse pas de les réécouter, et de découvrir leur profondeur. D’autres me laissent indifférent, me posent question.

Pour traduire le potentiel de la Bible, nous pouvons dire qu’elle n’est pas automatiquement parole de Dieu, mais qu’elle devient parole de Dieu nouvellement, à chaque fois que Dieu me parle à travers elle. Et en cela elle est vivante. Elle est parole de Dieu, non seulement parce que Dieu a parlé, mais parce qu’aujourd’hui, Dieu parle.

Mais les autres paroles, qui ne me parlent pas, peut-être suis-je appelé à les recevoir aussi comme paroles de Dieu ? Peut-être puis-je écouter Dieu, lui demander de me révéler leur sens pour moi ? Peut-être puis-je lui demander de changer mon cœur pour que je puisse m’ouvrir à sa volonté et l’entendre me parler ?

La parole du SEIGNEUR me parvint.

Jérémie 1.4,11,13 ; 2.1 ; 13.3,8 ; 16.1 ; 18.5 ; 24.4 ; 32.6 ; Ézéchiel 3.16 ; 6.1 ; 7.1 ; 11.14 ; 12.1,8,17,21,26 ; 13.1 ; 14.2,12 ; 15.1 ; 16.1 ; 17.1,11 ; 18.1 ; 20.2 ; 21.1,6,13,23 ; 22.1,17,23 ; 23.1 ; 24.1,15 ; 25.1 ; 26.1 ; 27.1 ; 28.1,11,20 ; 29.1,17 ; 30.1,20 ; 31.1 ; 32.1,17 ; 33.1,23 ; 34.1 ; 35.1 ; 36.16 ; 37.15 ; 38.1 ; Zacharie 4.8 ; 6.9