🕌 Juifs, chrétiens et musulmans ont-ils le même Dieu ?

Les Juifs, comme les Chrétiens et les Musulmans, croient en un Dieu unique. A priori, il s’agit bien du même Dieu, identifié comme le Dieu d’Abraham. Le patrimoine commun entre ces trois « monothéismes »  se résume en trois points. Dans chacune de ces religions :

  • Dieu est créateur : l’homme vient de Dieu et retourne à Dieu ;
  • Dieu aime ses enfants : miséricorde et pardon sont accordés aux croyants ;
  • la mort est un passage et non un terme, d’où une véritable espérance dans la vie éternelle.

Au-delà des valeurs communes, existent de réelles différences. Pour les chrétiens, Jésus-Christ fils de Dieu a révélé le Père. Dieu nous aime tant qu’il est devenu un être humain parmi nous, et a tout donné, jusqu’à donner sa vie pour que nous vivions. Jésus-Christ a changé notre compréhension du visage de Dieu. En lui nous pouvons le connaître.

Jésus dit à la Samaritaine :

« Femme, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient — c’est maintenant — où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car tels sont les adorateurs que le Père cherche. »

Jean 4.21-23

💀 Comment savoir ce qui se passe après la mort ?

L’espérance chrétienne d’une vie après la mort est une facette de la foi en la résurrection de Jésus-Christ. Cette affirmation d’un mort qui revient à la vie paraît aujourd’hui incompréhensible. Pourtant, il arrive qu’un mort revienne à la vie – pensons, par exemple, à ces opérations où un patient passe par une mort clinique avant d’être ramené à la vie. On a même envisagé qu’on pourrait parvenir à provoquer artificiellement la mort d’un individu, à le conserver en bon état, en le congelant, et plus tard à le ranimer. Il deviendrait alors banal d’être un ressuscité.

Du temps de Jésus, circulaient plusieurs histoires de morts revenus à la vie. En Grèce, on racontait qu’Orphée était descendu aux enfers (au séjour des morts) pour y chercher sa femme Euridyce et la ramener à la vie terrestre. En Égypte, il y avait le mythe d’Isis et d’Osiris. Dans l’Ancien Testament, on trouve des récits de résurrection : ainsi le prophète Elie rend la vie au fils de la veuve de Sarepta. Le Talmud nous apprend qu’au premier siècle de notre ère, certains rabbins passaient pour avoir le pouvoir de ressusciter. On se souvient qu’Hérode, entendant parler de Jésus, se demanda si Jean Baptiste, qu’il avait fait décapiter n’était pas revenu à la vie. Les Évangiles nous rapportent que Jésus a opéré des résurrections : celle de son ami Lazare, celle de la fille de Jaïrus, celle du fils de le veuve de Naïn.

Comment peut-on alors affirmer que la résurrection du Christ est unique, décisive et fondamentale ? Pour le Nouveau Testament, il n’y a aucune comparaison, aucune commune mesure entre les faits ou les récits d’un mort revanant à la vie et ce qui arrive au Christ trois jours après sa crucifixion. Dans un cas, nous avons des retours à la vie naturelle ; dans l’autre le surgissement d’une vie autre que naturelle.

Le retour à la vie naturelle représente l’objectif que poursuit la médecine. Elle veut rendre au malade la santé qu’il a perdue et lui permettre de vivre aussi normalement que possible. Il en va de même pour les résurrections opérées par les prophètes, les disciples, ou par Jésus lui-même. Le miraculé retourne à ses occupations habituelles, il retrouve la vie qu’il menait auparavant. Lazare a repris son travail, sa place à son foyer ; il a vécu, il a vieilli et il est mort. La fille de Jaïrus a grandi, s’est probablement mariée et eu des enfants ; elle a vécu, elle a vieilli et elle est morte. La résurrection se présente ici comme une guérison particulièrement spectaculaire. Elle rétablit le cours d’une existence accidentellement interrompue, elle n’en change pas la nature.

Le surgissement d’une vie autre que naturelle, voilà ce qu’entendent annoncer les récits de Pâques. Après sa résurrection, Jésus ne revient pas à son existence passée. Il apparaît et disparaît, il se manifeste et s’éloigne de manière toujours mystérieuse. Certes, les évangiles soulignent fortement la réalité physique et matérielle de la résurrection. Jésus mange et boit. On peut le toucher ; on trouve son tombeau vide. Le Ressuscité n’est pas un fantôme inconsistant ou une illusion qui s’expliquerait pas quelque phénomène psychique.

Toutefois, les évangiles insistent encore plus sur la transformation intervenue. Ses compagnons ont de la peine à reconnaître Jésus et à l’identifier. Ainsi Marie Madeleine dans le jardin qui le prend d’abord pour le jardinier ; ainsi les disciples d’Emmaüs qui cheminent avec lui, l’écoutent, et ne découvrent qu’après que c’est le Christ qui est avec eux ; ainsi les disciples qui pêchent dans la mer de Tibériade qui ne le reconnaissent pas tout de suite.

La résurrection du Christ ne constitue pas une guérison qui permet le retour à la vie physique habituelle. Elle ne se borne pas à un phénomène de „cadavre revenu à la vie“. Elle représente bien autre chose : le surgissement dans notre monde d’une forme de vie nouvelle et originale qui vient de Dieu, et qui dépasse nos possibilités naturelles. Cette vie incarnée en Jésus est ouverte et offerte à ses disciples qui dans la foi commencent à y entrer ; elle fait d’eux des êtres nouveaux, dans la vie avant la mort. Elle leur permet de ne plus se soucier de la vie après la mort.

🥶 La souffrance vient-elle de Dieu ?

Le diable est responsable

L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable.

Matthieu 13.39

Dieu veut nous donner la vie et le bonheur. Il ne désire pas notre souffrance. Le mal vient du diable. Ou encore, il vient de la liberté de l’homme quand celui-ci choisit de suivre le diable. Dieu pourrait supprimer la souffrance aujourd’hui ; mais que resterait-il alors de notre humanité ?

Dieu souffre avec nous

3 Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui de qui on se détourne, il était méprisé, nous ne l’avons pas estimé. 4 En fait, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’était chargé.

Ésaïe 53.3-4

Au lieu d’abolir la souffrance, en Jésus-Christ Dieu a choisi de se montrer lui-même souffrant, solidaire des humains, moqué, humilié, fouetté, et finalement tué d’une mort lente et infamante sur la croix. L’écrivain Paul Claudel dit : « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance. Il n’est même pas venu l’expliquer, mais il est venu la remplir de sa présence. » Dès lors, quand nous souffrons, nous ne sommes jamais seuls. Jésus-Christ est avec nous au plus noir de la souffrance. Appelons-le à notre secours ! Appuyons-nous sur lui !

La souffrance disparaîtra

Aussi atroce qu’elle soit, la souffrance n’est que temporaire. La résurrection du Christ est la victoire sur toute mort et toute souffrance. Et cette espérance, déjà accomplie mais pas encore manifestée, deviendra réalité pour nous :

Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.

Apocalypse 21.4

👑 Dieu gouverne-t-il le monde ?

La toute-puissance de Dieu voudrait qu’il gouverne le monde. Pourtant le monde paraît bien peu suivre la volonté de Dieu. Plusieurs visions du monde coexistent, que l’on peut schématiser par l’opposition entre calvinistes et arminiens au sein même du protestantisme réformé.

Tout est à Dieu

Selon la position calviniste, fortement appuyée sur la Bible, Dieu gouverne le monde (Ps 103.19 ; Dn 4.32 ; 1 Co 15.27 ; Éph 1.11). Dieu est souverain. Rien ne s’oppose à sa volonté. Tout est entre ses mains. Cela nous invite à nous abandonner à lui en toute confiance, à ne pas compter sur nos propres forces mais à nous remettre entièrement à lui. Car nous ne sommes pas sauvés par nos œuvres, mais par la foi.

Dieu donne la liberté

Pour les arminiens, cela pose le problème de l’existence du mal dans le monde, et celui de la prédestination contre la liberté de l’être humain. Selon eux, l’être humain est libre. Dieu s’est mis en retrait pour lui donner cette liberté. Pour que l’être humain puisse gouverner sa vie, Dieu a accepté de ne pas gouverner le monde. Cette liberté donne la possibilité à chaque être humain de rejeter Dieu, mais aussi de choisir de l’aimer vraiment.

Dieu gouverne le monde, potentiellement. Il va se révéler dans son règne d’amour à venir. Il est déjà le créateur de tout ; il a déjà tout accompli. Aujourd’hui cependant, ce n’est pas encore actualisé. Et Dieu se fait discret ; il ne s’impose pas, par respect envers l’humanité, par amour. Dieu gouverne, mais pas à la manière des hommes.

Dans le monde, vous connaissez la détresse, mais courage ! Moi, j’ai vaincu le monde.

Jean 16.33

🤔 La Bible admet-elle le doute ?

On a traditionnellement opposé le doute à la foi. Or, le contraire du doute n’est pas la foi, mais la crédulité. Il faut prendre conscience du fait que Dieu est forcément différent de ce que nous pensons de lui : quand nous parlons de Dieu, nous ne parlons jamais vraiment de lui, mais seulement de la compréhension que nous avons de lui. De cela découle le doute : comment savoir si notre compréhension de Dieu constitue une certaine réalité ou si elle n’est qu’imagination ?

Évidemment, on ne peut pas en être sûr. C’est justement là que se trouve l’acte de foi. On n’a pas la foi lorsqu’on est sûr. La foi est plus proche du doute que de la certitude.

🤨 Tout ce qui est écrit dans la Bible est-il vrai ?

Il me dit : Ces paroles sont certaines et vraies ; le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses esclaves ce qui doit arriver bientôt.

Apocalypse 22.6

La foi nous invite à faire confiance à Dieu, et à croire que les paroles de la Bible disent vrai. Mais concrètement, de nombreux versets peuvent nous choquer à la première lecture, et nous résister encore après de multiples relectures. Comment cela peut-il être vrai ? En réalité, il faut préciser cette notion de vérité, qui est moins évidente qu’il n’y paraît.

Il y a au départ l’idée d’une vérité simple et littérale du texte. C’est écrit, donc c’est ainsi. Alors il y a des choses incroyables dans la Bible. Les uns s’en émerveillent ; les autres n’y croient pas. Les uns et les autres semblent irréconciliables.

Il y a d’un côté la conception scientifique de la vérité, vérifiable, objective, indiscutable, celle qui peut être prouvée… mais qui demeure en évolution, et peut être remise en question par les avancées de la recherche. Pour les sciences humaines et pour les récits bibliques, la question porte surtout sur la vérité historique. Les événements ont-ils vraiment eu lieu comme le dit la Bible ? Une première difficulté est l’impossibilité de faire des expériences reproductibles : une grande partie du passé est perdu, de sorte que l’historien n’a pas accès à toute la vérité. Un deuxième problème est lié aux limites du langage : le récit d’un événement ne permettra jamais de revivre exactement l’événement ; ce ne sont que des mots. Le récit est toujours partiel, incomplet, sélectif, oublieux. Et donc il est marqué par un auteur qui ne peut pas être totalement objectif, transparent comme s’il n’existait pas et ne faisait pas des choix. Enfin et surtout, ces idées de vérité scientifique, historique, linguistique, sont apparues dans la modernité. Les appliquer sans précaution à un texte antique, c’est faire un anachronisme et un contresens. Car l’auteur du texte ne concevait pas la vérité ainsi. Par exemple, chacun de nous connaît normalement son âge au jour près. Mais dans une civilisation orale et sans registres d’état civil, les âges deviennent nécessairement plus approximatifs et symboliques. Ne faisons pas dire à la Bible ce qu’elle ne dit pas. N’imposons pas notre idée de vérité, mais écoutons, dépaysons-nous pour entrer dans la pensée de l’auteur.

Il y a de l’autre côté une vérité de la foi, une vérité théologique. Mais ce n’est peut-être pas toujours celle du littéralisme. Car quel est le sens du texte ? Ou ses sens possibles ? Comprendre un texte constitue une discipline en soi, la sémantique. Il faut traduire et interpréter, alors que des millénaires nous séparent des auteurs bibliques. La Bible est aussi un chef d’œuvre littéraire qui emploie des figures de style, métaphores, hyperboles, ironie, qui complexifient le rapport au sens et à la vérité. Elle rassemble divers genres littéraires, récit mais aussi poésie, bien loin du livre d’histoire. Alors nous pouvons vivre avec une vérité naïve, car nous ne savons pas tout et du mystère demeure. Nous pouvons aussi désirer approfondir, et cela nous amène à étudier davantage la Bible, à enrichir et complexifier son sens ; et c’est fructueux tant que nous ne perdons pas de vue l’essentiel.

La vérité de la foi, c’est la parole que Dieu nous dit à travers ces textes. Elle est d’un autre ordre que la vérité scientifique. Ce n’est pas simplement une vérité de faits matériels, mais une vérité sensible et spirituelle. Elle se vit, sincère, authentique. Elle se vit par la venue du Saint-Esprit en nous. Elle se vit dans une relation personnelle, dans une rencontre avec le Christ. La vérité n’est pas un concept, c’est une personne.

Jésus lui dit : C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie.

Jean 14.6

👨‍⚕️ Les guérisons miraculeuses sont-elles miraculeuses ?

La question serait stupide si « miraculeux » n’avait qu’un seul sens. Alors qu’est-ce qu’un miracle ?

Dans une vision très rationaliste des choses, un miracle est un événement impossible. Alors par définition le miracle n’existe pas. S’il se produit, c’est que la chose n’était pas réellement impossible. En somme l’idée de miracle proviendrait d’une erreur de jugement.

Ceci reste très théorique. Comment savoir ce qui est impossible ou non ? L’impossible serait d’aller contre les « lois de la physique ». Mais le vrai physicien sera plus prudent. Il sait que la physique elle-même va parfois contre ses propres « lois ». Elle est bien souvent hypothèses et théories. Et quand il s’agit de l’humain, de la biologie d’une guérison, il faudrait être bien arrogant pour qualifier d’impossible ce que nous ne comprenons pas. Il reste des mystères que la science s’avoue incapable d’expliquer.

Ne cherchons peut-être pas à tout prix le miracle qui sera une preuve objective, irréfutable. Nous serions déçus. Même les miracles de Jésus rencontrent le scepticisme ou la banalisation (Mt 7.22 ; 11.20 ; 13.58). Si nous doutons, les miracles ne seront jamais assez nombreux, assez extraordinaires pour nous convaincre. Face à un fait, tel qu’une guérison, nous pouvons douter, et nous pouvons croire. Acceptons que cela soit subjectif. N’effaçons pas la personne du témoignage.

Un miracle, c’est une chose incroyable, extraordinaire. Quand Jésus guérit, il étonne, il frappe, il sidère. Avec le regard de la foi, nous pouvons reconnaître l’action de Dieu. Nous pouvons nous émerveiller. Nous voyons Dieu agir puissamment dans notre vie, répondre à nos prières. Ayons ce regard de foi ! Prions Dieu, et témoignons !

Or Dieu a placé dans l’Eglise premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des maîtres ; ensuite il y a des miracles, ensuite des dons de guérison, des aptitudes à secourir, à gouverner, diverses langues.

1 Corinthiens 12.28

🎵 Comment a-t-on chanté les Psaumes ?

Le psaume est musical par nature. Le mot vient du grec ψαλμός (psalmos), à rapprocher du psaltérion, un instrument de musique à cordes qui accompagnait le chant.

En hébreu, le rythme et les sonorités s’accordent avec la poésie du chant. En traduction, il est souvent impossible de suivre au plus près à la fois la forme et le sens des mots. Les bibles sacrifient souvent la poésie pour rester fidèles au texte. Cependant pour chanter les psaumes, une adaptation en rythme et en rimes est faite : ces traductions plus libres s’autorisent à parfois ajouter quelques mots pour mieux recréer la musique des psaumes.

Parmi ces traductions des psaumes à chanter ou à psalmodier, l’une des plus célèbres de la Réforme est le psautier huguenot mis en vers par Clément Marot et Théodore de Bèze (1562).

Il existe aussi un psautier liturgique œcuménique contemporain en version liturgique, ainsi qu’une section psaumes dans les recueils de cantiques.

🧔🏽 Jésus-Christ, de quoi est-on sûr ?

Inscription de Césarée maritime : « Ponce Pilate préfet de Judée ».

L’historien sait peu de chose de Jésus. Un Galiléen annonçant un message et prenant soin des gens, qui a rassemblé des disciples autour de lui, et qui est mort sous Ponce Pilate.

Il n’y a pas de raison de douter de l’existence historique de Jésus. Au contraire, Jésus est sans doute le personnage de l’Antiquité sur lequel les documents sont les plus nombreux, étant donné le grand nombre de manuscrits du Nouveau Testament. L’existence de Jésus est au moins aussi certaine que celle de Platon ou de Jules César.

En dehors des sources chrétiennes, les historiens se fondent largement sur les écrits de Flavius Josèphe, historiographe juif en bon termes avec les Romains, qui mentionne Jésus et donne de précieuses informations sur la société juive du premier siècle. Ils utilisent aussi les écrits apocryphes (autres évangiles ou apocalypses non bibliques…).

Diverses approches ont été tentées pour dessiner un « Jésus historique ». Mais l’entreprise s’est avérée peu consensuelle et au final peu convaincante, chacun imaginant son Jésus historique avec beaucoup de subjectivité.

La vision la plus complète et la plus assurée de Jésus, n’est-elle pas en réalité celle qui apparaît au travers des évangiles avec toutes ses nuances ? Le Christ de la foi est un individu historique et réel. Nous ne connaissons pas tous les faits sur sa vie. Mais par le témoignage de ceux qui ont vécu avec lui, nous comprenons qui était Jésus. Alors Jésus-Christ vivant aujourd’hui vient en nous, et devient notre vie.

🌹 Que faire de la poésie dans la Bible ?

Les textes poétiques

La Bible est une bibliothèque de livres aux genres littéraires variés : récits, enseignements, généalogies, lettres… et poésie. Certains livres sont entièrement poétiques, ainsi les Psaumes, le Cantique des Cantiques. D’autres incluent des sections entières ou des passages poétiques, par exemple Job et pratiquement tous les prophètes. Souvent, appeler un livre poétique, c’est déjà commencer à l’interpréter : c’est le cas pour la Genèse et l’Apocalypse.

La poésie biblique joue sur les parallélismes et multiplie les rythmes binaires. Elle rappelle souvent à la fin ce qu’elle a dit au début, dans un encadrement comme une introduction et une conclusion. Elle peut emboîter plusieurs encadrements comme des poupées russes. Plusieurs psaumes sont des acrostiches : la première lettre de chaque verset ou groupe de versets correspond dans l’ordre aux 22 lettres de l’alphabet (Ps 9-10, 25, 34, 37, 111, 112, 119, 145). Outre le rythme et la structure, la poésie biblique emploie des figures littéraires telles que métaphores et comparaisons. Elle fait entendre aussi des sonorités par des assonances et allitérations, plutôt que par des rimes ; cela disparaît généralement en traduction.

À l’écoute de la poésie

Pour lire la poésie biblique, il est recommandé de s’ouvrir à une autre dimension. Il ne faut pas toujours analyser. L’essentiel n’est pas de s’interroger sur le sens littéral ou de se focaliser sur l’aspect historique. La poésie nous invite à développer notre sensibilité. Devenir réceptif aux évocations des paroles. Méditer. Entrer dans la présence de Dieu. Écouter. Lire et relire, en prenant le temps. S’arrêter simplement sur un verset, ou même sur un mot. S’ouvrir au Saint-Esprit. Et Dieu parle. Voici l’essentiel.

Il est comme un arbre
planté près des canaux d’irrigation,
qui donne son fruit en son temps,
et dont le feuillage ne se flétrit pas :
tout ce qu’il fait lui réussit.

Psaume 1.3

https://fr.aleteia.org/2016/08/29/lire-la-bible-comme-un-poeme/

👨‍🎓 La philosophie et la Bible, ça va ensemble ?

Comme son étymologie (du latin fides) l’indique, la foi est « confiance » : le fidèle (littéralement « celui qui a la foi ») s’en remet à Dieu parce qu’il se sait fini, et que Dieu est puissance infinie. La foi est alors une conviction qui engage tout l’individu, une adhésion totale à ce qui reste pour lui un mystère indéchiffrable et qui peut être vécue, comme l’a montré Kierkegaard, dans l’angoisse. Se pose alors le problème des rapports entre la foi et la raison, c’est-à-dire entre la religion et la philosophie. L’acte de foi a rapport à des vérités jugées essentielles, mais mystérieuses, situées au-delà de ce que la raison peut saisir, et qui sont l’objet d’une révélation et non d’une compréhension. Pascal les appelait, pour les distinguer des vérités de raison sans les opposer, des  « vérités du cœur ».