☯ Quelle est la différence entre religion et spiritualité ?

Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité.

Jean 4.24

Religion (selon le dictionnaire de l’Académie française) :

  • Culte qu’on rend à la divinité. La religion chrétienne.
  • Religion désigne aussi la Conception personnelle que quelqu’un se fait de la religion. La religion de Pascal.
  • Il signifie aussi Foi, croyance, piété, dévotion. C’est un homme qui a beaucoup de religion.

Spiritualité :

  • Caractère spirituel, nature spirituelle; il s’oppose à Matérialité. La spiritualité de l’âme.
  • Il se dit aussi de la Théologie mystique, de celle qui regarde la nature de l’âme, la vie intérieure.

Ainsi la religion insiste sur la pratique concrète, la spiritualité sur une réalité immatérielle et intérieure. La religion risque de dériver en gestes vides de sens, la spiritualité en subjectivité et imagination personnelle.

Peut-on faire entrer la vie en Christ dans une catégorie sociologique, le phénomène de la religion ou de la spiritualité ? Dieu est un ; la mort et la résurrection du Christ sont sans équivalent ; l’Esprit Saint n’est pas un simple état d’esprit. Dieu est une personne. Il touche tout l’être, intérieur et extérieur, corporel et spirituel. Il ne se théorise pas, il se vit dans l’expérience d’une rencontre, personnelle, singulière.

🌍 L’œcuménisme, est-ce la réponse chrétienne à la mondialisation ?

Œcuménisme vient du grec oïkouménê [guê] qui signifie [terre] habitée, monde. Œcuménique signifie mondial. Alors étymologiquement, il serait assez logique que l’œcuménisme soit l’équivalent de la mondialisation. Est-ce le cas ?

Les conciles œcuméniques des premiers siècles étaient appelés ainsi parce qu’ils voulaient rassembler la totalité du monde (gréco-romain), à la différence de synodes régionaux. En particulier il s’agissait de réunir l’Empire romain d’Occident et l’Empire romain d’Orient, ou plus tard le catholicisme et l’orthodoxie.

Dans un sens contemporain, l’œcuménisme désigne l’unité des chrétiens.

La mondialisation évoque le développement des échanges économiques et culturels à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, certaines spécificités locales tendent à s’estomper en faveur d’une certaine convergence.

Pour les chrétiens, cela pourrait signifier que les spécificités de leurs traditions prennent moins d’importance, et que par le dialogue et l’échange, un christianisme universel centré sur le Christ émerge. L’exemple de Taizé pourrait l’illustrer. Dans ce village de Bourgogne, a été fondée une communauté monastique nouvelle, qui unit catholiques, protestants et orthodoxes, et qui rassemble chaque année des jeunes du monde entier. Avec Taizé, mondialisation et œcuménisme vont de pair.

De plus, la mondialisation met en concurrence les diverses religions qui auparavant suivaient l’adage « à chaque région sa religion ». Il y a des chrétiens dans le monde entier, comme il y a des musulmans ou des bouddhistes dans le monde entier. Dès lors, les querelles entre chrétiens sont relativisées face à l’enjeu de témoigner ensemble de Jésus Christ.

Pourtant, si l’œcuménisme n’était que cela, ce serait simplement une réponse adéquate à l’évolution de la société, avec ce que cela suppose de tactique et de conjoncturel. Or l’œcuménisme a un sens spirituel. Il s’agit de réunifier le corps mystique du Christ, l’Église, qui est divisée. Les chrétiens doivent pratiquer entre eux l’amour du Christ sans lequel leur témoignage est vide et incohérent. Si les chrétiens deviennent vraiment ce qu’ils sont censés être et s’unissent, alors dans ce mouvement vers l’autre les Églises se réformeront ; plus encore, elles se convertiront. Il est facile de couper les relations avec tous ceux qui ne pensent pas comme moi ; il est plus difficile de reconnaître que ma compréhension de Dieu et ma foi sont limitées, et que je peux admirer ce que vit l’autre, découvrir qu’il connaît des facettes de Dieu que j’ignore. L’œcuménisme est un chemin de conversion et d’humilité pour se soumettre les uns aux autres et se rapprocher du Christ. Cet œcuménisme du cœur dépasse infiniment les problématiques politiques, économiques, sociales ou culturelles de la mondialisation.

20 Ce n’est pas seulement pour ceux-ci que je demande, mais encore pour ceux qui, par leur parole, mettront leur foi en moi, 21 afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous, pour que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé. 22 Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous, nous sommes un, 23 — moi en eux et toi en moi — pour qu’ils soient accomplis dans l’unité et que le monde sache que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.

Jean 17.20-23

👼 Que signifie la « justification par la foi » ?

L’être humain n’est pas justifié en vertu des œuvres de la loi, mais au moyen de la foi de Jésus-Christ.

Galates 2.16

La « justification par la foi » dit comment Jésus-Christ nous sauve. Paul l’explique dans la lettre aux Romains et la lettre aux Galates.

Dieu nous a choisis pour pratiquer sa loi de Dieu, ce qu’il demande dans la Tora. Celui qui fait cela est un juste, un saint, proche de Dieu. Il agit bien.

Or le drame de l’histoire d’Israël et de notre expérience, c’est qu’à de multiples reprises l’alliance avec Dieu est rompue. Viennent les prophètes, mais le peuple recommencent à pécher. Finalement vient Jésus-Christ, le seul capable de nous sauver.

Nous ne sommes pas sauvés par nos œuvres bonnes, mais seulement par Jésus-Christ. Celui ou celle qui met sa foi en lui est justifié. C’est une révolution : nous sommes libérés du désespoir de ne jamais être dignes du salut. Nous avons la promesse que Dieu nous pardonne si nous le lui demandons avec foi, quel que soit le mal que nous avons commis, nous sommes purifiés, sauvés, acquittés, innocentés, blanchis, et libres !

Alors nous pouvons agir pour servir Dieu librement et avec joie, selon sa volonté. Les œuvres ne sont pas une condition au salut, mais une conséquence de celui-ci. C’est un don de Dieu. Nous sommes transformés par la puissance de Dieu, pour apprendre à aimer notre prochain comme nous-mêmes.

Redécouverte par Luther, la justification par la foi a été le principal sujet polémique de la Réforme au XVIe siècle, époque où l’Église catholique promettait à ses donateurs d’accéder plus vite au paradis. Aujourd’hui ce conflit appartient au passé. La situation s’est apaisée de façon extraordinaire. En 1999, l’Église catholique et la Fédération Luthérienne Mondiale se sont accordées sur une compréhension partagée de la justification par la foi. Les Églises anglicane et réformée se sont ralliées à leur déclaration conjointe.

Nous confessons ensemble : c’est seulement par la grâce au moyen de la foi en l’action salvifique du Christ, et non sur la base de notre mérite, que nous sommes acceptés par Dieu et que nous recevons l’Esprit Saint qui renouvelle nos cœurs, nous habilite et nous appelle à accomplir des œuvres bonnes.

Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification
de la Fédération Luthérienne Mondiale et de l’Église catholique (1999)

🌈 Que signifient les couleurs dans l’année chrétienne ?

Dès la Tora, les fêtes rythment l’année et visent à consacrer tout spécialement certains jours à Dieu. Toute notre vie appartient à Dieu, mais chaque jour nous pensons à lui d’une façon différente. La vie en Christ est festive et multicolore.

Accordées à l’année liturgique, les couleurs liturgiques sont apparues au IXe – Xe siècle, et ont évolué avec la culture et la teinturerie. Elles sont particulièrement en usage dans les Églises catholique, orthodoxe et luthérienne. Les réformés ont préféré le dépouillement pour se souvenir que l’essentiel n’est pas dans le visible, mais dans le spirituel. Il y a quatre couleurs symboliques principales.

Blanc

Vie nouvelle, pureté : Pâques, Noël.

🔴 Rouge

Sang, feu, amour : Rameaux, vendredi saint, Pentecôte.

🟣 Violet

Attente, conversion : Avent, Carême.

🟢 Vert

Vie, croissance : Temps ordinaire.

https://liturgie.catholique.fr/accueil/annee-liturgique/3943-les-couleurs-liturgiques/

🕊 Pourquoi la colombe est-elle un symbole du baptême ?

Jean rendit ce témoignage : J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui.

Jean 1.32

Dans les évangiles, lors du baptême de Jésus, l’Esprit Saint descend sur Jésus sous la forme d’une colombe. La couleur blanche de la colombe, symbole de pureté, est devenue la couleur du baptême.

D’autres textes bibliques nous aident à comprendre toutes les résonances de sens, toutes les évocations entre la colombe et l’eau.

  • Au commencement, « le souffle de Dieu tournoyait au-dessus des eaux » (Genèse 1.2). C’est la même présence de l’Esprit de Dieu qui plane, qui couve et protège depuis le ciel, au-dessus de la surface des eaux menaçantes.
  • Les chrétiens ont réinterprété l’histoire de Noé comme une préfiguration du baptême. La colombe annonce la fin du déluge en apportant un brin d’olivier (Genèse 8.8-12). Les eaux reculent ; la vie renaît.
  • En hébreu, colombe se dit yona (יוֹנָה). C’est le nom de Jonas. Jonas, lui aussi, échappe aux eaux de la mort et en sort transformé, comme par un baptême (Jonas 1-3).

Oui, la colombe est associée à la victoire sur les eaux. Mais pourquoi ?Pourquoi la colombe prend-elle une telle importance ? Est-elle une simple colombe, ou n’est-elle pas plutôt le signe d’une réalité spirituelle ? Qui est-elle ? Si on lit bien les évangiles, la colombe n’est pas présentée comme un symbole du baptême, mais de l’Esprit de Dieu. La colombe descend du ciel pour montrer que l’Esprit Saint vient de Dieu. Elle vole, légère, dans le vent, dans le souffle qui est de façon concrète l’Esprit (et qui est féminin en hébreu). Elle va et vient entre ciel et terre, ainsi l’Esprit Saint nous relie à Dieu.

Croix-colombe de la communauté de Taizé

😴 Les rêves ont-ils un lien avec la foi ?

Dieu parle cependant, tantôt d’une manière, tantôt d’une autre, et l’on n’y fait pas attention. Dans un rêve, dans une vision nocturne, quand une torpeur tombe sur les hommes, quand ils sont endormis sur leur lit.

Job 33.14-15

Les rêves, autrefois appelés songes, sont nombreux dans la Bible. Et Dieu parle à travers ces rêves. C’est l’expérience d’Abimèlek (Gn 20.3), Jacob (Gn 28.12 ; 31.10), Laban (Gn 31.24), Joseph fils de Jacob (Gn 37.5,9), Salomon (1 R 3.5), Daniel (Dn 7.1), Joseph époux de Marie (Mt 1.20 ; 2.12, 19), et les mages (Mt 2.12).

Dieu parle par des rêves même à des personnes non croyantes. Elles ont alors généralement besoin d’un interprète. Ainsi l’échanson et le panetier (Gn 40.5), Pharaon (Gn 41.1), un homme du camp de Madiân (Jg 7.13), Nabuchodonosor (Dn 2.1 ; 4.2), la femme de Pilate (Mt 27.19).

D’un autre côté, la Bible présente aussi le rêve comme quelque chose de fugace, qui s’évanouit, disparaît (Jb 20.8). Il est aussi utilisé par les faux prophètes (Jr 23.25). Sont évoqués des rêves parfaitement banals, explicables par des raisons physiques et psychiques, sans portée spirituelle. Le rêve est décrit comme « des visions de son esprit » (Dn 7.1), suggérant qu’il a son origine matérielle dans l’activité du cerveau.

Celui qui a faim rêve qu’il mange, puis s’éveille, le gosier vide,
et […] celui qui a soif rêve qu’il boit, puis s’éveille, épuisé et le gosier assoiffé.

Ésaïe 29.8

Le rêve vient de la multitude des occupations.

Ecclésiaste 5.2

Messages de sagesse, qui révèlent une connaissance de l’être humain !

Le rêve est un des moyens qu’emploie Dieu pour nous parler. Mais tout rêve n’est pas un message surnaturel. Le rêve fascine, parce qu’il échappe à notre compréhension et nous fait effleurer le mystère de l’inconscient et pressentir un monde au-delà de la rationalité scientifique. L’être humain est spirituel. Le rêve peut être un signe, un reflet de cette spiritualité. Mais n’allons pas dans l’idolâtrie du rêve, comme dans la recherche à tout prix d’un signe de Dieu. Ne confondons pas l’imagination débridée ou l’inconscient, la recombinaison arbitraire d’idées éparses, avec la mystique ou la voix de Dieu. L’être humain reste aussi biologique. Les sciences cognitives étudient ce cerveau que nous ne comprenons pas complètement. Le rêve est une réalité ordinaire de la vie. Tout mystère n’est pas automatiquement spirituel, mais le mystère nous ouvre à la possibilité du spirituel.

Dieu demeure libre. Il peut nous parler en rêve, comme il peut nous parler par une parole, une musique, une image, une sensation, un parfum ; par la Bible, par une personne, par une assemblée.

En rêve comme ailleurs, apprenons à reconnaître la voix de Dieu, en priant pour recevoir une conviction intérieure, la sagesse et l’inspiration pour discerner. Le Saint-Esprit interprétera pour nous. Dieu peut faire de nous des prophètes, et nous donner des rêves qui ont un sens. Ce n’est pas le rêve qui fait cela, c’est l’Esprit-Saint.

S’il y a parmi vous un prophète du SEIGNEUR, c’est dans une vision que je me ferai connaître à lui, c’est dans un rêve que je lui parlerai.

Nombres 12.6

🥵 Un crucifix n’est-il pas une représentation insupportable de torture ?

Si, tout à fait. Si nous ne le voyons plus ainsi, c’est que nous y sommes trop habitués. La croix est scandaleuse. Avoir la croix pour symbole équivaut à prendre pour emblème une potence ou une guillotine.

Crucifix de bois sur la colline des croix, Lituanie.

En Deutéronome 21.22-23, c’est même une malédiction, comme le rappelle la lettre aux Galates :

Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous — car il est écrit : Maudit soit quiconque est pendu au bois.

Galates 3.13

Certaines représentations cadavériques ou sanguinolentes de la croix, peuvent nous remplir d’horreur et de répulsion. Elles sont peut-être plus réalistes que des croix apaisées, édulcorées. Car le Christ a vraiment souffert, et de façon atroce, que nous aimions ou non nous le rappeler.

Simplement la croix ne peut rester que cela, sinon elle devient fascination morbide. La croix représente l’amour de Dieu pour nous, lui qui est mort pour nous dans la personne de Jésus-Christ. Et la croix n’est pas la fin, mais le début d’une vie nouvelle, d’une vie éternelle, par la résurrection. En mourant sur la croix, Jésus-Christ a vaincu le pouvoir de mort. Et le symbole de mort s’inverse en signe de vie ressuscité. Si la croix montre cela, alors c’est une bonne nouvelle et nous voulons la contempler pour nous en réjouir. La croix, instrument de torture, représente l’abolition de la torture. Instrument de mort, elle signifie l’abolition de la mort.

Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ?

1 Corinthiens 15.55

👨🏾‍🦱 Après tout le tort qu’elle a fait aux peuples, la mission chrétienne est-elle encore possible ?

Il faut le dire. Des croisades à la colonisation, des chrétiens ont fait la guerre au nom du Christ, massacré, violé, réduit en esclavage, conquis, volé, détruit. Les cultures autochtones ont été écrasées et éliminées pour imposer les valeurs de l’Occident chrétien. Encore aujourd’hui, des pays indépendants depuis un demi-siècle restent dominés économiquement, culturellement et militairement par les anciennes puissances coloniales. Ils restent asservis à un complexe d’infériorité, à un héritage de dépendance servile sans éducation à l’autonomie, sans développement humain libre.

La colonisation commence à être revisitée dans son racisme, son arrogance, son paternalisme. Les anciennes puissances coloniales ont tardé à l’admettre, chacun préférant oublier ses fautes, et plus encore les fautes de ses pères. Il y a de la négligence, de l’indifférence, de l’ignorance.

La mission chrétienne est souvent allée de pair avec la colonisation, dans une fusion du politico-religieux, dans une même volonté de conquête expansionniste, de confort matériel, de pouvoir et d’argent. Or la mission chrétienne se présentait comme un exemple de moralité et de vertu. La réalité de ces hommes était bien loin de l’évangile prêché. C’est pourquoi la mission a pu devenir inaudible et décrédibilisée.

Si la frontière entre le politique et le religieux a mal été marquée, il serait injuste aussi de nier l’existence d’une mission sincère et désintéressée. Il existe des missionnaires dévoués entièrement, consacrés au Christ. Ils ont adopté leur pays de mission comme le leur. Ils en ont appris la langue et le mode de vie. Ils se sont faits proches des plus humbles. Ils y ont sacrifié leur argent, leur santé, leur vie, sans aucun avantage personnel. Ils ne sont pas parfaits ; ils restent humains. Mais ils rayonnent de sainteté, de la présence de Dieu. Et aujourd’hui des missionnaires emplis du Saint-Esprit donnent un témoignage de foi.

Aujourd’hui, la mission doit être humble, évangélique, purifiée, dépouillée des autres motifs. La mission doit pratiquer pour elle-même la demande de pardon et la conversion. Elle peut devenir un échange, où chacun reçoit et donne ; car la France est devenue terre de mission à évangéliser. Cela ouvre à de nouveaux modes de relations, rééquilibrés, égalitaires, et recentrés sur Jésus Christ. Car son appel retentit et s’accomplit, plus actuel que jamais dans un monde sans frontières et cosmopolite :

Allez dans le monde entier et proclamez la bonne nouvelle à toute la création.

Marc 16.15

Allez, faites des gens de toutes les nations des disciples, baptisez-les pour le nom du Père, du Fils et de l’Esprit saint, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai commandé. Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.

Matthieu 28.19-20

↗ La vie a-t-elle un sens ?

Le sens d’une vie n’est pas donné une fois pour toutes comme une révélation définitive. Les impasses de l’existence ne sont pas une fatalité, notre destin n’est pas inscrit quelque part dans le ciel. Nous sommes avant tout des personnes libres, et c’est ce que nous dit la Bible. S’il y a un plan de Dieu pour l’humanité, pour chacun le sens se construit toujours pas à pas. La Bible rencontre des hommes et des femmes, et à travers leur histoire nous pouvons aussi relire et comprendre la nôtre. Parfois, des voix s’élèvent pour protester contre Dieu, qu’on rend responsable de la misère. Ainsi Job se demande : « Pourquoi donne-t-il le jour à celui qui peine, la vie à ceux qui sont amers ? » (Job 3.20). Beaucoup de textes de la Bible montrent comment Dieu a besoin de l’homme, de ses hésitations, de son imperfection, de sa réponse. Dieu réalise son projet par l’action de personnes qu’il choisit.

🚸 « Suivre le Christ », est-ce la même chose que suivre un gourou ?

Un appel revient sans cesse dans les évangiles : suivre Jésus.

Suis-moi.

Matthieu 8.22 ; 9.9 ; 19.21 ; Jean 1.43 ; 21.19,22

Et la réponse est immédiate et totale chez tous ceux qui l’entendent.

De grandes foules le suivirent.

Matthieu 4.25 ; 8.1 ; 12.15 ; 19.2 ; 20.29 ; 21.9

Nous, nous avons tout quitté pour te suivre.

Matthieu 19.27

Jésus attire les foules, il semble avoir un magnétisme mystérieux… et inquiétant. Qui est cet homme ? A-t-il ensorcelé ces gens, les manipule-t-il ? Est-il un gourou qui les entraîne dans sa secte ?

Le mot de gourou est d’origine hindi. Il désigne un « maître spirituel, dans la religion brahmanique » ; et par extension, le « dirigeant d’une secte ». Jésus a pu être comparé à un sage hindou, ou à un précurseur de Gandhi, apôtre de la non-violence. Prophète, enseignant, guérisseur, ami des pauvres et des petits, il fait du bien autour de lui. Il est un maître spirituel entouré de disciples.

Mais il va plus loin, et peut-être trop loin, jusqu’à la dérive sectaire. Jésus se revendique fils de David, roi des Juifs, fils de Dieu, Messie, Seigneur. Il affirme son autorité pour décider du shabbat, pour pardonner les péchés, pour exorciser les démons. Là il n’est plus le gentil baba cool inoffensif prêchant le peace and love. Il se fait l’égal de Dieu.

Dès lors, il n’y a pas de demi-mesure possible. S’il n’est qu’un homme, alors il est pire qu’un gourou. Les autorités juives sont scandalisées du blasphème et de l’idolâtrie. Elles parviennent à faire condamner à mort et exécuter l’imposteur dangereux. Des gardes sont même postés près du tombeau pour éviter que ses disciples ne prolongent l’existence de sa secte après sa mort.

Maintenant, si Jésus est vraiment Dieu, alors le suivre comme un disciple suit son maître, le vénérer comme un gourou, l’adorer comme Dieu n’est pas excessif. Jésus peut être notre gourou et bien plus encore. Il est le chemin, la vérité, la vie. L’amour qu’il a pour moi me permet de lui faire confiance, entièrement. Il n’abusera pas de cette confiance comme le ferait un gourou humain. C’est pourquoi je le reconnais comme mon Seigneur.

Non, suivre le Christ n’est pas la même chose que suivre un gourou ; c’est bien pire, bien plus radical. À moi aussi, il me lance cet appel : « Suis-moi ! » Que répondrai-je ?

👨‍⚖️ Y aura-t-il un tribunal divin avec jugement dernier à la fin des temps ?

L’idée d’un jugement dernier est présente dans la Bible. Ainsi :

31 Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur son trône glorieux. 32 Toutes les nations seront rassemblées devant lui. Il séparera les uns des autres comme le berger sépare les moutons des chèvres.

Matthieu 25.31-32

Qui ne serait pas angoissé par cette image d’un Dieu souverain juge ? Soulignons d’abord que l’analogie entre Dieu et un juge terrestre n’est pas parfaite.

L’envie de connaître l’avenir nous fascine ; mais il nous échappe en grande partie. Les chrétiens débattent sur la base des paroles bibliques, mais n’arrivent pas vraiment à s’entendre sur une vision sans équivoque de l’avenir. Souvent notre imagination tente de combler les incertitudes, et notre raison cherche à créer une cohérence. Attentions aux spéculations ! L’avenir reste un mystère.

Dieu est amour, père, tendresse, confiance. Et Dieu est aussi juge, roi, tout puissant. Dieu est complexe, et c’est dans son ensemble que se découvre son caractère. Il ne se résume pas à être juge ; et pourtant il juge aussi.

Dieu juge parce qu’il est juste et pour la justice. Le mal a été commis. Il y a des victimes qui demandent réparation, reconnaissance et vérité. Il faut faire la lumière, sans rien oublier ou dissimuler. Amour et vérité permettent la réconciliation.

À la lumière de cette vérité, Dieu donne son pardon. Il fait grâce à qui le demande. Il ne juge pas pour condamner. Il déclare juste celui qui était coupable. Il en fait un être humain nouveau. Alors la justice de Dieu n’est plus effrayante ; c’est au contraire par là qu’il montre son amour. Il n’est pas le juge qui rend la justice, mais l’ami qui donne sa justice car lui seul est juste. Et il donne sa vie pour le coupable. Voilà la justice surnaturelle de Dieu. Par Jésus Christ nous sommes sauvés ! Et le jugement dernier devient une bonne nouvelle, le jour du Seigneur où sa justice éclate, où nous sommes libérés, purifiés, renouvelés, réconciliés !

Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que par lui le monde soit sauvé.

Jean 3.17