6/ La parole dans le désert

(Psaumes – Jérémie)

Les prophètes de la Bible, à temps et à contretemps, portent les paroles que Dieu leur inspire. Avant, pendant et après l’exil à Babylone, ils avertissent des malheurs, affirment la fidélité de Dieu, appellent à un changement radical, annoncent l’attente et l’espérance du retour.

Les prophètes ont créé, par leur parole, une vision de la vie qui vaut d’être vécue, au milieu du désert du temps. En même temps, les prophètes d’Israël critiquent une société sûre et suffisante d’elle-même, qui exploite les pauvres et se moque de l’exigence de la vie devant Dieu.

Le prophète Ésaïe dessine un désert qui reçoit de l’eau et fleurit. Poétiquement, métaphoriquement, il proclame la grâce de Dieu qui fait revivre.

« Le désert et le pays desséché s’égayeront ; la plaine aride tressaillira d’allégresse et fleurira comme le narcisse« 

Ésaïe 35.1

« Je ferai jaillir des fleuves le long des pistes, des sources au milieu des vallées ; je changerai le désert en étang et la terre desséchée en sources ; je mettrai dans le désert le cèdre, l’acacia, le myrte et l’olivier ; je placerai dans la plaine aride le cyprès, l’orme et le buis, tous ensemble« 

Ésaïe 41.18-19

L’image de la femme-jardin vient du chant d’amour du Cantique des cantiques :

« Tu es un jardin clos, ô mariée, ma sœur,
une fontaine close, une source scellée.
Tes pousses sont un verger de grenadiers
aux fruits exquis, avec du henné et du nard ;
du nard et du safran, du roseau et du cinnamome,
avec tous les arbres à encens ; de la myrrhe et de l’aloès,
avec toutes les meilleures essences odoriférantes.

[Elle]
C’est une source des jardins, c’est un puits d’eau vive,
ce sont des ruissellements du Liban.
Éveille-toi, vent du nord ! Viens, vent du sud !
Souffle sur mon jardin, et que ruissellent ses essences odoriférantes !

Que mon bien-aimé entre dans son jardin,
et qu’il mange de ses fruits exquis !
« 

Cantique 4.12-16