Moïse dit à Dieu : Supposons que j’aille vers les Israélites et que je leur dise : « Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous. » S’ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je ? Dieu dit à Moïse : Je serai qui je serai. Et il ajouta : C’est ainsi que tu répondras aux Israélites : « “Je serai” m’a envoyé vers vous. » Dieu dit encore à Moïse : Tu diras aux Israélites : « C’est le SEIGNEUR (YHWH), le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, qui m’a envoyé vers vous. » C’est là mon nom pour toujours, c’est mon nom tel qu’on l’évoquera de génération en génération.
Exode 3.13-15
Le nom est ce qui résume en un mot une identité. Il rend présent par la parole.
Dieu révèle son nom : il s’écrit en hébreu par le tétragramme יהוה, c’est-à-dire les quatre lettres YHWH. Parce que le nom est sacré, les juifs ne le prononcent pas, et disent Adonaï (« mon SEIGNEUR ») ou encore Hashem (« le Nom »).
On rencontre le nom de Dieu abrégé en Yah ou Yahou, dans de nombreux prénoms bibliques, ou dans Hallélou Yah (« Louez le SEIGNEUR ») qui ouvre et conclut les Psaumes 146 à 150.
« Je serai qui je serai » traduit Èhyèh ashèr èhyèh, qui s’écrit en hébreu אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה. Le verbe être, hayah היה, s’écrit avec trois des quatre lettres du tétragramme יהוה, d’où le rapprochement. Les deux verbes sont conjugués à l’inaccompli, un temps qui dure dans le présent et dans le futur, ou parfois dans l’imparfait.
Il a pu être interprété comme l’Être, de sorte que YHWH a été classiquement traduit par l’Éternel dans le protestantisme français. Il peut aussi signifier simplement être là. Dieu est celui qui est présent. Car voici le verset qui précède immédiatement la révélation de ce nom :
Dieu dit : Je serai avec toi
Exode 3.12
On peut encore trouver dans ce verbe être le sens fort de devenir, arriver ; c’est un mouvement, une dynamique de naissance et de changement. L’action de Dieu n’est pas achevée, il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde.